La Cour impériale
sous le Premier et le Second Empire
Samedi 21 novembre 2015
Sous la direction de Jacques-Olivier Boudon, Président de l'Institut Napoléon,
et la participation des revues Napoléon Ier et Napoléon III
et la participation des revues Napoléon Ier et Napoléon III
Avec la participation d'Amaury Lefébure, conservateur général du patrimoine,
directeur du musée national des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau
Programme du colloque
Avant même la proclamation de l’Empire, en 1804, Napoléon Bonaparte s’entoure d’une cour qui joue un rôle essentiel dans la transformation monarchique du régime et contribue ensuite à l’enraciner dans le pays mais aussi au regard de l’Europe. S’inspirant du modèle de son oncle, Napoléon III en usera de même en redonnant tout son lustre à la cour qu’il installe à partir de 1852. Au-delà des fastes et des fêtes que ces deux cours impériales ont engendrés, il s’agira de comprendre son fonctionnement, les institutions qui la régissent, les hommes et les femmes qui l’animent, les lieux où elle se déploie, car si le château des Tuileries est le centre de la cour impériale, celle-ci se déplace aussi à l’extérieur de Paris. Enfin une interrogation particulière sera portée au rôle politique, voire diplomatique, que joue la Cour sous le Premier et le Second Empire. Cette approche croisée vise à reconsidérer le poids des cours monarchiques dans la France du XIXe siècle.
9h | Accueil du public |
9h15 | |
Allocution de Jacques-Olivier BOUDON, Président de l'Institut Napoléon | |
9h30 | « La cour consulaire » |
Charles-Eloi VIAL | |
10h | « La cour impériale, espace politique ou espace social » |
Nathalie PETITEAU | |
10h30 | « La Maison de l'empereur Napoléon 1er » |
Pierre BRANDA | |
11h | Pause |
11h30 | « La Maison de l'empereur sous le Second Empire : mettre en scène le pouvoir impérial » |
Xavier MAUDUIT
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12h | « Napoléon et la Maison des Enfants de France » |
Laetitia De WITT |
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12h30 | Pause |
14h30 | « Les empereurs à Compiègne : entre représentation et villégiature» |
Vincent HAEGELE | |
15h00 | « L'étiquette au palais de l'Elysée sous le Premier Empire » |
Jehanne Lazaj | |
15h30 | « La vie à Malmaison après le divorce du couple impérial » Alain Pougetoux |
16h00 | DEDICACES DES LIVRES DES CONFERENCIERS DE 16h00 À 17h00 |
17h00 | « De la cour de Napoléon à la table des négociations : les missions diplomatiques de Duroc et Caulincourt de 1804 à 1807 » |
Olivier VARLAN | |
17h30 | « Politique et diplomatie à la Cour de Napoléon III» |
Eric ANCEAU | |
18h00 | « La vie de cour à saint-Cloud sous le Second Empire» |
Bernard CHEVALLIER | |
18h30 | Clôture |
19h00 | Concert de musique de chambre Par les étudiants du Conservatoire à Rayonnement Régional de Rueil-Malmaison |
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Les conférenciers :
Charles-Eloi Vial
Archiviste paléographe, docteur en histoire de l'Université Paris - Sorbonne, conservateur des manuscrits modernes et contemporains au département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France"
La cour consulaire
Né sujet du roi Louis XV, Napoléon n'avait de Versailles et de ses fastes qu'une image lointaine. La cour qu'il rassembla autour de lui après le 18 brumaire fut avant tout une initiative personnelle, plus qu'un symbole de résurrection monarchique. Née pour accompagner le renforcement de l'autorité de Bonaparte, modelée selon ses besoins et adaptée à la pratique de son pouvoir, la cour consulaire ne devait, au départ, absolument rien à la tradition royale. Ce n'est que progressivement que les banquets, parades et réjouissances publiques, qui évoquaient plutôt la période révolutionnaire, furent remplacés par des événements plus monarchiques, comme la messe dominicale, les audiences diplomatiques et les cercles dans les grands salons des Tuileries. De nombreux témoignages montrent pourtant l'extraordinaire rayonnement de la cour consulaire en Europe. Symbole de la réussite d'un seul homme, ce n'est qu'après 1804 qu'elle fut réformée et que les anciens usages furent adaptés au profit du nouvel empereur. Avant de parvenir à rivaliser avec le faste des Bourbons et des autres cours d'Europe, Napoléon dut passer par de longues années d'apprentissage du pouvoir… et de ses apparences.
Natalie Petiteau
Professeur d'histoire contemporaine à l'université d'Avignon, auteure de plusieurs livres sur l'Empire et sur l'ombre portée de l'Empire au XIXe siècle, elle a signé récemment "Napoléon Bonaparte : la nation incarnée" chez Armand Colin.
La Cour impériale, espace politique ou espace social
La cour impériale fait-elle ou non revivre des mécanismes curiaux de l'Ancien Régime ? Est-elle un instrument politique entre les mains de l'empereur comme elle l'avait été entre les mains des Bourbons ? Est-elle un espace social dont les fonctionnements reprendraient les pratiques anciennes ou bien y a-t-il avec l'Empire invention de nouveaux types de relations entre les membres de la cour dont il faut du reste se demander s'ils sont ou non des courtisans. Autant de questions essentielles pour comprendre le sens du faste et des honneurs mis en oeuvre de 1800 à 1815 dans les palais napoléoniens.
Pierre Branda
Après une carrière dans l'entreprise, Pierre Branda s'est notamment intéressé aux aspects financiers du Consulat et du Premier Empire. Il a publié une dizaine de livres sur la période napoléonienne.
La Maison de l'empereur Napoléon Ier
Ce n'est pas seulement à coup de victoires militaires, avec une propagande très efficace et une police ultra-moderne, que Napoléon est devenu le souverain le plus puissant d'Europe au XIXe siècle. Avec une très substantielle casette échappant à tout contrôle, et une nombreuse compétente et archi-dévouée équipe de personnes vouées à son service exclusif, il disposait, à l'intérieur de l'Etat, d'un outil dont lui seul pouvait et savait se servir. Institution méconnue, la Maison de l'empereur organisa la vie de cour autour du souverain, finança les fastes du régime et surveilla la production artistique.
Xavier Mauduit
Agrégé et docteur en histoire. Sa thèse sur Le
ministère du faste : la Maison du prince-président et la Maison de
l’empereur Napoléon III a reçu le Prix Mérimée en 2013. En
2014, il a publié La Barbe ! La politique sur le fil du rasoir (Les
Belles Lettres) et en 2015 L’Homme qui voulait tout. Napoléon, le
faste et la propagande (éditions Autrement). Il anime également des
émissions sur France Inter et sur Arte.
La Maison de l'empereur sous le Second empire : mettre en scène le pouvoir impérialL’institution curiale voulue par Napoléon III est chargée, entre autre, d’organiser « la fête impériale » selon l’expression sans cesse employée pour qualifier le Second Empire. En effet, l’utilisation que firent les souverains de leur Maison a permis une mise en scène fastueuse et festive du pouvoir impérial. Il s’agit dès lors de construire et de diffuser une image qui serve les intérêts du régime où l’empereur, incarnation de la nation, s’adresse à l’ensemble de la population, des élites aux plus humbles. La Maison de l’empereur est ainsi un outil politique aux mains du souverain.
Laetitia De Witt
Docteur
en histoire, Laetitia de Witt est l'auteur d'une biographie sur le
prince Victor Napoléon.
Napoléon et la Maison des Enfants de France
Le 12 novembre 1810, c’est officiel, Marie-Louise est enceinte. La naissance est prévue pour le printemps. Grand ordonnateur, Napoléon se préoccupe aussitôt de l’organisation de l’éducation de cet enfant, destiné à incarner l’avenir de la Monarchie. La Maison des Enfants de France voit ainsi le jour par le décret du 24 novembre qui s’inspire largement des usages de l’Ancien Régime. Nouvelle entité au sein de la Cour impériale, elle a pour objet d’assurer le confort, la santé, la protection et l’éveil des princes et princesses de la Cour jusqu’à leur sept ans. Elle est dirigée par une gouvernante, qui prend place parmi les personnages les plus importants de la Cour. Loin d’être une simple annexe de la Maison de l’Empereur, la Maison des Enfants de France dispose d’un fonctionnement propre et ne cesse de voir ses pouvoirs accrus jusqu’à la fin de l’Empire. Que l’héritier reçoive une éducation soignée et grandisse en sécurité n’est-ce pas essentiel pour la pérennité de l’Empire ?
Vincent Haegele
Diplômé de l'école nationale des chartes, conservateur des bibliothèques. il occupe depuis 2012 les fonctions de directeur des bibliothèques de la ville de Compiègne. Il a consacré la majeure partie de ses travaux au Premier Empire.Les empereurs à Compiègne : entre représentation et villégiature
La Bibliothèque municipale de Compiègne conserve de nombreux documents relatifs à la résidence des empereurs français et de leur cour. Après avoir accueilli brièvement une Ecole des arts et métiers, le château est finalement rendu à sa vocation première, celle d'une résidence où l'empereur aime chasser et recevoir. Napoléon III en fait un lieu de passage obligé, y organisant notamment ses fameuses séries. Au-delà du souvenir, quelles sont les traces tangibles de cette résidence? Quelles ont été les incidences sur le développement de cette petite ville ?
Jehanne Lazaj
Conservatrice du patrimoine depuis 2003. Elle a d'abord exercé ses fonctions au sein de l'Inventaire général du patrimoine culturel et intègre l'équipe du Mobilier national en décembre 2010. Elle rejoint en juillet 2015 le château de Fontainebleau.
L'étiquette au palais de l'Elysée sous le Premier EmpireLe Palais de l'Elysée, construit au XVIIIe siècle pour le Comte d'Evreux, témoigne encore aujourd'hui par son décor intérieur, du goût de la noblesse d'Ancien régime ; il atteste, aussi et surtout, par son agencement et son mobilier, de l'art de vivre du Premier Empire. Il devient en effet, en 1805, la résidence principale de Joachim Murat, alors Grand maréchal, Altesse impériale et Grand-duc de Berg et de Clèves et de sa femme Caroline Bonaparte, sœur de Napoléon Ier. Ces derniers le transforment pour plus de modernité, le meublent et le décorent avec un goût raffiné. Ils créent un écrin à leur sublime collection de peintures et d'objets d'art et donnent à ce lieu une magnificence comparable à celle des plus beaux palais impériaux. Fêtes mémorables et instants du quotidien se succèdent et s'imbriquent dans les appartements de réception et les appartements intérieurs où l'étiquette de cour s'incarne alors en chaque meuble et textiles. En 1808, nommé Reine et Roi de Naples, le couple Murat est contraint par le Traité de Bayonne d'abandonner à Napoléon, l'Elysée qu'il investit à sa manière, mais sans trop le changer jusqu'à son abdication signée dans leboudoir d'argent, le 22 juin 1815.Jehanne Lazaj est conservatrice du patrimoine depuis 2003. Elle a d'abord exercé ses fonctions au sein de l'Inventaire général du patrimoine culturel et intègre l'équipe du Mobilier national en décembre 2010 où elle a assuré le suivi des biens culturels déposés au sein des services et résidences présidentiels et du Premier ministre. Elle rejoint en juillet 2015 le château de Fontainebleau et mène depuis plusieurs années un travail de recherches sur les collections de Caroline Murat. Ayant réalisé plusieurs expositions, elle est commissaire de celles, actuellement, présentées à la galerie des Gobelins, "l'Esprit et la main : héritage et savoir-faire des ateliers du Mobilier national" et "Le Garde-meuble en voyage: luxe et ingéniosité du bivouac de Napoléon".
Alain Pougetoux
Conservateur
en chef au Musée de Malmaison depuis 2000 auteur d'un ouvrage sur
les collections de peintures de l'impératrice Joséphine et
commissaire de l'exposition "Les Peintres de l'Impératrice"
(Malmaison, 2003) co-commissaire de l'exposition "La Cave de
Joséphine" (Malmaison, 2009) et de l'exposition "Un
Semblant de bonheur - Dessins de la donation Osiris" (Malmaison,
2012) commissaire de l'exposition "Les Adieux à l'Impératrice"
(Malmaison, 2014)
La vie à Malmaison après le divorce du couple impérial
Pendant les premières années, Malmaison joua la rôle d'une résidence de campagne, d'où le poids excessif du protocole était banni ; après la séparation de Napoléon et Joséphine, ce petit château, au centre d'un immense domaine, devint la seule résidence "parisienne" de celle qui conservait son titre d'impératrice. Cette nouvelle dignité conférée à Malmaison ne fut pas sans conséquences ; l'évolution avait déjà commencé depuis quelques années et ne fit que s'accélérer après décembre 1809. Une nouvelle organisation de la vie sociale, avec de nouvelles têtes et de nouveaux pouvoirs, accompagna une nouvelle décoration dans une partie des salons et des appartements du château.
Olivier Varlan
Olivier
Varlan est archiviste paléographe, agrégé et docteur en histoire.
Il a soutenu en 2013, sous la direction du professeur Jacques-Olivier
Boudon (université Paris-Sorbonne), une thèse intitulée
Armand-Louis
de Caulaincourt, duc de Vicence (1773-1827) : étude d’une
carrière diplomatique sous le Premier Empire, de la cour de Napoléon
au ministère des Relations extérieures. Spécialiste
de
l’histoire
de la diplomatie sous le Consulat et l’Empire,
il prépare
la publication de sa thèse. Il est actuellement professeur
d’histoire-géographie dans l’académie de Versailles.
De la cour de Napoléon à la table des négociations : les missions diplomatiques de Duroc et Caulaincourt de 1804 à 1807Le prestige des grands officiers de la Maison de l’Empereur, et notamment leur proximité avec la personne de Napoléon, explique leur utilisation régulière par ce dernier pour des missions diplomatiques. Parmi les grands officiers, se distingue notamment l’action du Maréchal du Palais, Michel Duroc (1772-1813) et du Grand-écuyer, Armand de Caulaincourt (1773-1827) entre 1804 et 1807. Tous deux issus de la même génération, tous deux anciens aides de camp du Premier Consul, Caulaincourt et Duroc accompagnent Napoléon dans tous ses déplacements et lui servent régulièrement d’agents diplomatiques lors des campagnes militaires de 1805-1806-1807. Cette utilisation alternée des deux hommes prend fin en 1807 lorsque l’action diplomatique du Grand-écuyer franchit un nouveau palier : en nommant Caulaincourt à la tête de l’ambassade de Saint-Pétersbourg, Napoléon décide en effet de mettre entre parenthèses ses activités curiales et, contrairement à Duroc, de privilégier ses talents de diplomate.
Eric Anceau
Eric
Anceau est maître de conférence. Il enseigne à l’Université
Paris-Sorbonne et à Sciences-Po Paris. Il a publié une
quinzaine de livres dont une biographie de Napoléon III chez
Taillandier.
Politique et diplomatie à la Cour de Napoléon III
L’objet de cette communication est de montrer dans quelle mesure la Cour a pu exercer une influence sur la politique et la diplomatie du Second Empire. Dans ce but une attention particulière sera portée à quelques événements significatifs de politique intérieure (mariage impérial, attentat d’Orsini, avènement de l’Empire libéral,…) et de politique extérieure (expédition du Mexique, insurrection polonaise, affaire de la succession d’Espagne,…). Le rôle des hommes sera aussi abordé aussi bien, celui de quelques individualités-clés (le général Fleury, Henri Conneau, Philippe de Massa,…) que celui de groupes influents ou supposés tels (députés-chambellans, réseau catholique, « coterie » de l’Impératrice,…). De ce point de vue, la communication s’intéressa à l’image donnée par la Cour et aux fantasmes qu’elle a pu susciter.
Bernard Chevallier
Spécialiste
de Joséphine (invité dans « Secrets d'Histoire »), est historien de
l'Art, conservateur général honoraire du Patrimoine, spécialiste de
mobilier et d'objets d'art (Premier Empire), ancien directeur du musée
de Malmaison (demeure de Joséphine dans les Hauts-de-Seine), de
Bois-Préau et des musées napoléoniens. Il est l'auteur de nombreux
ouvrages historiques comme « Douce et incomparable Joséphine » (Payot,
2005) ou de beaux-livres comme « Décors d'Empire » (De Monza, 2008),
« L'Art de vivre au temps de Joséphine » (Flammarion, 1998) et
« Saint-Cloud, le palais retrouvé » en collaboration avec Marc Walter
(Swan éditeur, 2013).
La vie de cour à Saint-Cloud sous le Second Empire
Résidence d’été des souverains depuis Napoléon Ier, c’est à Saint-Cloud que les corps constitués viennent offrir la couronne au nouvel empereur Il en fera l’une de ses résidences favorites et y entreprendra de grands travaux de décoration, principalement à l’occasion de la venue de la reine Victoria en 1855. Le palais sera le théâtre de plusieurs évènements et recevra la visite de nombreuses de têtes couronnées. Saint-Cloud est habité plutôt au printemps et à l’automne. La vie y est plus simple car c’est la maison du repos où l’impératrice Eugénie jouit de plus de liberté qu’aux Tuileries, à Compiègne ou à Fontainebleau. Si une grande partie du mobilier a pu être mise à l’abri au moment de la déclaration de la guerre en 1870, le palais brûlera pendant deux longues journées après avoir été pillé par les troupes prussiennes. Les ruines n’en seront rasées qu’en 1892.
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